Ça commence un peu comme une fable de la Fontaine, non ? Sauf qu’on va oublier la belette et le petit lapin qui, bien qu’impliqués dans l’affaire, ne sont pas notre première préoccupation. Une fable, mais en beaucoup moins drôle, car si on considère l’augmentation des abandons de chats depuis le début de la pandémie, on se doit de remettre les pendules à l’heure et de se poser la question essentielle :

« Les chats peuvent-ils avoir la COVID-19 et nous la transmettre ? »

Eh bien, et pour rassurer les humains, voici la réponse précise émise par l’ENVT (vous savez, cette grande école, à Maisons-Alfort, qui prend soin de nos animaux ?), avis publié par d’autres organisations tout aussi averties que savantes :

« Les chats ne sont pas considérés comme des acteurs de la pandémie humaine. L’infection du chat a toujours été décrite dans le sillage et comme conséquence de l’infection humaine ».

Mais qu’est-ce qu’il dit, le savant ? Traduit en langage de tous les jours, ça veut dire que les chats n’ont jamais transmis le COVID-19 à une autre espèce, donc évidemment à l’homme. Comme les chercheurs le disent : « La principale voie de contamination est d’humain à humain ». Besoin de personne, etc. Ne nous en prenons donc pas à nos petites panthères et ne les abandonnons pas. Merci.

Oui, d’accord, c’est compris. Mais le contraire ? Ah, ça oui, on peut, nous les humains, passer les vilaines bestioles à nos loulous d’amour qui sont, comme chacun sait, des petites personnes à la sensibilité à fleur de poil et de fort jolies éponges qui ramassent en vrac nos humeurs et nos cochonneries.

Rien n’est dramatique, puisqu’on a décrit, à ce jour, seulement quelques cas de matous contaminés dans le monde, dont un en banlieue parisienne et un autre à Bordeaux. Et tout ça parce que leur compagnon humain était déjà atteint du COVID-19. Le loulou de banlieue présentait des difficultés respiratoires et digestives. J’ai eu des nouvelles, il va bien, se porte comme un chat (charme) et est reparti pour une autre de ses vies.

La vie avec nos petits félins de maison en ces heures un peu chamboulées n’est donc pas du tout impossible. Mais, Oh My God, que dois-je faire, me dis-je d’un ton angoissé style série américaine ? Il suffit d’observer les mêmes précautions que celles que vous suivez scrupuleusement (j’espère …) dans vos contacts avec le monde extérieur. En dehors des « gestes-barrière qu’on connaît bien, voici quelques précautions simples :

Vous n’êtes pas contaminé ? Ah, tant mieux, continuez.

• Lavez-vous les mains (à l’eau chaude et au savon) AVANT (vous vous souvenez ? c’est nous qui pouvons contaminer notre matou) de toucher votre chat et après, si vous souhaitez faire la cuisine et surtout après avoir touché sa litière et ses « productions »,

• Essayez, là c’est pas du tout cuit, de ne pas vous faire léchouiller le visage par votre matou. En fait, peu de chats le font, sauf aux porteurs de barbe. Repoussez César doucement, il comprendra assez vite,

• Si vous donnez à votre chat une nourriture maison, assurez-vous de cuisiner la viande et les œufs de façon complète. Oubliez le steak tartare du dimanche.

• Et comme vous n’êtes pas malade, les gestes-barrière vous éviteront de ramener des hôtes indésirables à la maison. Une fiole de gel à la porte, retirez dès votre retour vos chaussures, ranger votre manteau pour que le chat ne s’y frotte pas et changez-vous pour des vêtements d’intérieur, tout ceci peut aider à ne pas contaminer votre petit compagnon.

Vous êtes malade ? Oh, ma pov’ dame, zut alors ! Là, c’est plus dur, il faut absolument rester le plus loin possible de votre chat, le faire nourrir, caresser, brosser, par un «non septique» comme ils disent dans les hôpitaux et porter un masque le plus souvent possible à l’intérieur. Si vous éternuez, le bruit émis devrait faire fuir César, il n’aime pas beaucoup les décibels. Mouchez-vous et toussez dans des mouchoirs jetables que vous jetterez dans un sac hermétique, bien fermé.

C’est bien beau, tout ça, mais va t’il comprendre que je l’aime toujours ? Remplacer les câlins par des sessions de jeu fréquentes, un bouquet de plumes au bout d’un cordon (long) devrait faire l’affaire. Et le masque ? Il me reconnaîtra quand même ? Enfin ! César n’est pas débile ! Bien sûr qu’il saura que c’est vous. Et montrez lui un masque propre, portez-le de plus en plus souvent.

Il reste à « faire avec » les chats qui sortent. Essayez de le confiner lui aussi (après tout, vous l’êtes bien, vous) en augmentant les périodes de jeu. Et puis, les savants nous le confirment, sauf à aller en boîte de nuit pour une rave de 500 chats, votre loulou ne risque presque rien, la charge virale d’une rencontre entre deux individus étant très minime.

Une petite dernière ? Dois-je laver mon chat ? Alors là, à vous de voir. S’il aime ça, pourquoi pas ? Mais attention, n’utilisez que des produits adaptés, prenez conseil auprès de votre vétérinaire. Laver un chat avec des produits inadaptés ou agressifs lui ferait certainement beaucoup de mal

Il vous gênera certainement dans votre télétravail en squattant votre clavier d’ordinateur, il se posera certainement des questions sur le fait que vous restez à la maison et perturbez son agenda surchargé (sieste du petit matin, sieste de dix heures, sieste de …) mais il vous aidera tellement à supporter cette période difficile. Avoir quelques petits kilos d’amour inconditionnel et ronronnant à portée de la main, avoir une raison de parler tout seul, ça nous aidera à passer le cap.

Prenez bien soin de vous. Et du mignon loulou.

L'équipe de La Voie Féline 🐾