đŸŸOH UN CHAT NOIR !đŸŸ

Oh ! Une mini-panthĂšre ! Et noire en plus ! Un morceau de velours de soie qui glisse comme sur des patins, sans heurt, sans bruit, sans peine. Un joli chat, noir, Ă©bĂšne, onyx, obsidienne, sable (ben oui, c’est le noir en hĂ©raldique, la science des blasons). Avec des yeux d’or, incroyablement profonds, incroyablement lumineux.

Noir ? Vraiment noir ? Enfin, avec toujours plus ou moins de blanc, jusqu’à devenir un rĂ©glisse-menthe de chez Krema. Parce que, Ă  force de zigouiller tous les chats noirs au prĂ©texte que c’étaient des suppĂŽts de Satan et des sorciĂšres dĂ©guisĂ©es, le vĂ©ritable chat noir, entiĂšrement noir, moustaches et coussinets compris, n’existait plus vraiment. MĂȘme le chat Bombay, considĂ©rĂ© comme un chat entiĂšrement noir, est un peu couleur cafĂ© ristretto. Mais tout espoir n’est pas perdu, la mode du noir (merci les punks et autres gothiques!) a remis le noir au goĂ»t du jour et pour longtemps. J’ai rencontrĂ© il y a quelques annĂ©es une micro-panthĂšre toute noire dont toutes les moustaches Ă©taient noires ! J’ai vĂ©rifiĂ©, je n’ai pas trouvĂ© un seul poil blanc. Et, comble du bonheur, ses coussinets Ă©taient Ă©galement noirs, satinĂ©s comme de minuscules coussins de cuir !

Le chat noir, amoureux de la lune, a toujours eu une place bien Ă  part dans notre vie. RejetĂ© et poursuivi par les superstitions des hommes, il y a pourtant Ă©tĂ© souvent citĂ© dans les contes, en bande dessinĂ©e, dans les dessins animĂ©s (c’est parce qu’il ne nĂ©cessite qu’un encrage uniforme?), la publicitĂ©. Nombre de gens cĂ©lĂšbres on eu des chats noirs. A vrai dire, il est parfait, notre matou noir, il possĂšde bien souvent la ligne Ă©lĂ©gante d’une Ferrari, la classe incarnĂ©e. Il semble aussi, petite cerise sur notre « forĂȘt noire », que les chats noirs seraient plus robustes et moins sujets Ă  la contagion de certaines maladies.

La publicitĂ© s’est vitre emparĂ© de ce top-model Ă  la petite robe noire si photogĂ©nique et se prĂȘtant Ă  toutes sortes de fantaisies picturales. Tour Ă  tour symbole de boissons Ă©thyliques, de cigarettes anglaises, de chaussures de luxe, d’eau de Javel (pour en faire un chat blanc?), de papier Ă  cigarettes, de laines Ă  tricoter, d’encre (noire, ça va sans dire!), de cafĂ© (dont la devise Ă©tait « On achĂšte le cafĂ© Chat Noir dans un sac », ah c’est fin !), il a servi un parfum (chez Lanvin dont le logo, un chat noir entourĂ© d'un halo orange vif, est devenu cĂ©lĂšbre dans le monde entier). Il y a eu des vins (Gato Negro au Chili, Gatto Nero en Sicile) et, toujours prĂ©sent, les phares de la SociĂ©tĂ© SEV Marchal sont toujours placĂ©s sous la protection d’un chat noir qui, comme il le dit « ne prĂȘte ses yeux qu’à Marchal ! ».

Aujourd’hui, qui ne connaĂźt pas la silhouette du chat noir bordĂ© d’orange fluo de Sheba (« pour dire je t’aime ») et, en version espiĂšgle, FĂ©lix qui est devenu l’identitĂ© mĂȘme de la marque de mĂȘme nom depuis 1989, petit chat rigolo qui nous rappelle tous les ans que la Saint-Felix, c’est le 12 fĂ©vrier et qu’on doit gĂąter son petit compagnon encore plus que les autres jours.

En dehors du Cabaret du Chat Noir Ă  Montmartre, aux alentours duquel on cherche fortune le soir, un nombre incalculable de cafĂ©s, restaurants, théùtres, boutiques, ont pris comme enseigne le « Chat Noir ». Des galeries d’art, des marchands de musique, des librairies, des Ă©piceries fines. Et tout ça, Ă  Paris, en Alsace, en Bretagne, dans l’Est, en Allemagne, en Belgique, en Suisse, NorvĂšge, Argentine, USA et mĂȘme Ă  HanoĂŻ, au Vietnam.

Les chats noirs ont jalonnĂ© l’histoire des hommes, Bastet, la dĂ©esse-chat, Ă©tait sans doute noire. Le Mandragot, ou Chat d’Argent, hantait le Moyen-Age français. Au Japon, on craignait le chat vampire de Nakeshima. La mauvaise rĂ©putation de notre joli fĂ©lin lui collait Ă  la peau et, dĂšs le 13Ăšme siĂšcle, pour en rajouter encore une autre couche, le pape se fendit d’un Ă©crit renvoyant le chat (et donc notre noiraud) en enfer.

N’oublions pas tous les chats qui vĂ©curent sur des navires, grands chasseurs de rats, et qui reçurent bien souvent des mĂ©dailles et portĂšrent des grades. En Grande-Bretagne, il fallait que le chat du bord soit noir et la Llyods, compagnie d’assurance, n’acceptait d’assurer un navire que s’il embarquait un nombre de chats en rapport avec son tonnage et parmi lesquels il fallait au moins un chat noir.

Au cinĂ©ma, on a manquĂ© d’imagination et suivi le cĂŽtĂ© sorcellerie de l’affaire. Du film « the Black Cat » (1934) avec B. Karloff et B/ Lugosi (toujours dans des rĂŽles de vampires ou de fantĂŽmes) aux sĂ©ries B du dĂ©but du siĂšcle, le chat a Ă©tĂ© encore et toujours chargĂ© de tous les maux. N’oublions pas Catwoman, chatte noire, accompagnĂ©e d’Isis, noire Ă©galement. Et, dans un registre un peu moins malĂ©fique, un chat, incarnation fĂ©line de Cary Grant, parcourant les toits, la nuit, dans « La Main au Collet », d’A. Hitchcock.

A l’inverse, les chats noirs des dessins animĂ©s sont (un peu) mieux lotis, FĂ©lix le Chat, malin comme un 
 chat noir, Figaro, le joli minet de Pinocchio, Sylvestre, qui zozotte et poursuit Titi, Lucifer, le vilain de Cendrillon, Scratch, un tout noir dans Itchy et Scratchy (dans la sĂ©rie des Simpson).

Quant aux livres, ils sont en trop grand nombre pour tous les passer en revue, les Ă©crivains Ă©tant certainement les meilleurs amis des chats (ah, l’attrait de la feuille de papier!) On ne saurait passer le Chat Moune sous silence, Philippe Ragueneau y consacra cinq tomes, les multiples aventures de Toto la Terreur, de R. de Laroche, Rrou, chat de Maurice Genevoix, Diabolo, hĂ©ros de sept romans par P.J. Bozon, et tant d’autres, chez nous, dans les pays anglo-saxons, au Japon, en Russie, Et une mention spĂ©ciale pour le Chat Dingue, dont la mission premiĂšre a Ă©tĂ©, des annĂ©es durant, de mettre la pagaille dans la rĂ©daction du journal de Spirou, et Ă  qui son maĂźtre, Gaston Lagaffe, trouvait toujours les meilleures excuses.

Et les VIP ? Ils apprĂ©cient les chats noirs ? LĂ  aussi, il y a de la matiĂšre. Jacques Dutronc et ses dizaines de chats dont plusieurs noirs, Alain Delon qui se spĂ©cialisait dans les chats amputĂ©s et noirs, Pierre Desproges, Laura Bush, les Clinton et leur Socks, Richelieu et son Lucifer, Jules Barbey d’Aurevilly et sa Demonette au mauvais caractĂšre et, Milly, chatte papale, qui se distinguait si bien sur la blancheur de la soutane de Benoit XVI et qui avait sa rĂ©sidence auprĂšs de SƓur Pieta Maria, cuisiniĂšre du souverain pontife (on avait enfin oubliĂ© le « satanisme » du petit poilu).

Finalement, il garde son mystĂšre, notre magnifique lĂ©opard miniature. Il marche toujours, tout seul, comme racontait R. Kipling, avec Ă©lĂ©gance et maintien. C’est une merveille de la nature, un nuage de velours qui traverse notre vie en silence et dont, merci Ă  sa robe plus noire que la nuit, on voit si bien les yeux d’or, miroirs de notre amour pour lui. Et pour convenir de ses qualitĂ©s, laisson parle François-Augustin de Paradis de Moncrif (ouf!) qui Ă©crivait Ă  Madame de la SabliĂšre (au 17Ăšme siĂšcle) : « Si jamais, Madame, il Ă©toit Ă©tabli de dĂ©terminer son choix Ă  une seule espĂšce de chats, les noirs auroient sans difficultĂ© la prĂ©fĂ©rence. Les chats noirs sont ceux dont la nature a toujours Ă©tĂ© le plus avare ; elle semble ne nous en montrer quelquefois que pour nous prouver qu’elle a le secret d’en faire. Il y a toute apparence que les chattes qui se piquent de beautĂ© sont de cette couleur ...» (Histoires de chats, neuviĂšme lettre).

Alors ne craquerez vous pas vous aussi pour la magnificence d'un de nos matous noirs? 😃

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