Pour commencer à essayer de répondre...Regardons notre illustration pyramidale, avec l’aimable collaboration de la SPA et autres associations de protection féline...

Et ceci pour un seul couple de chats! Multipliez 20736 chatons par le nombre de chattes en âge de procréer parmi les onze millions de chats errants de France (eh oui, maintenant, cette année) et … On vous laisse faire le calcul.🤔

Oui, mais, on les capture, les matous du quartier, on en prend soin, on les stérilise, on les relâche si on ne peut pas les faire adopter, ça réduit pas mal le chiffre, non ? Dans un monde parfait oui, mais nous ne vivons pas dans un monde parfait. Tous les bénévoles ensemble ne sont pas assez nombreux pour prendre en charge tous ces animaux. Et n’oublions pas que la plupart des captures de chats des rues se font la plupart du temps la nuit ou le soir (ces mêmes bénévoles travaillent bien souvent dans la journée) et que cette année et l’année d’avant, les volontaires qui se chargent de cette procédure en temps normal ne sont pas sortis, pour des raisons évidentes de sécurité sanitaire et d’obéissance civique. Moins de chats capturés, donc plus de chatons nés pendant l’été 2020 et qui ont tous, ou à peu près, conservé intactes leurs possibilités de reproduction. Oh là ! l’avenir ne s’annonce pas très rose pour les autres associations qui œuvrent pour prendre en charge tous ces pauvres oubliés.

Avant 1999, la seule réponse gouvernementale à la prolifération des animaux sans foyer était l’euthanasie pure et simple. Témoin la triste histoire des centaines de lapins nains (à l’évidence tous descendants de lapinous abandonnés par un propriétaire indélicat) qui avaient élu domicile sur le terre-plein central de la place de la Porte Maillot à Paris. Les jardiniers s’en sont chargé, leur travail de culture ayant été réduit à néant en peu de temps par les petits poilus. Les lapins sont tous morts, empoisonnés sans doute en quelques jours. Il doit y en avoir d’autres depuis, c’est si facile de jeter une caisse pleine de lapereaux, un soir, vite fait.

Depuis 1999, les maires ont trouvé LA solution : pas compliqué, mes chers administrés, voyez donc les associations de protection des chats, elles savent faire. Merci, Monsieur le Maire, bien sûr qu’on va prendre en charge ces matous, passer nos nuits à capturer, puis surcharger le cabinet du vétérinaire qui castrera tout ces animaux et les soignera, il ne nous restera plus qu’à relâcher dans leur nature ceux qui ne sont pas adoptables et on n’entendra plus parler d’eux. Hop ! Disparu, le problème ! Sauf que les associations sont bien souvent de petites structures, qu’elles n’ont pas des moyens élastiques aussi bien financiers que techniques et que le nombre de chats des rues ne diminue pas.

Pourquoi ? Écoutez certains : « Oui, mais c’est tout de même violent d’empêcher un chat de vivre pleinement sa vie ». On peut le concevoir, mais il y a tant de bénéfices à faire stériliser son chat que le désir du chat d’engendrer un maximum de chatons pèse fort peu dans la balance. Médicalement parlant d’abord. Si le risque opératoire d’une castration est minime (même pour une femelle), les bienfaits sont énormes, le minou de fuguera plus, il réduira son territoire de chasse et donc les risques d’accident en traversant des routes, il chassera moins les écureuils si choux ou les oiseaux des jardins. Ainsi, il aura beaucoup moins de risques d’être porteur d’une maladie venant de la petite faune sauvage et qui pourrait être transmise à l’homme, L’ablation des organes génitaux annulera tout risque de cancer des testicules ou des ovaires et utérus et, chez la chatte, des glandes mammaires. Votre compagnon, après sa stérilisation, sera plus câlin, plus enclin à rester bien au chaud sur vos genoux, il sera plus confiant et plus équilibré. En France, on pratique ces opérations vers le 5ème mois du chat, souvent en même temps que la pose d’une puce ou le tatouage.

Pour ce qui concerne le voisinage, plus de chaleurs chez la chatte et plus de sérénades à minuit pour le mâle en goguette ! Ce qui diminuera le stress de vos chers voisins, de vous-mêmes et de vos animaux.

Oui, mais, il va grossir, mon svelte et élancé petit bonhomme ? Ah, ça, si vous n’y mettez pas du vôtre, oui, mais comme vous êtes un bon humain, vous surveillerez son régime (il existe de très bonnes pâtées ou croquettes pour mettre Loulou au régime sans qu’il s’en aperçoive, spécial chat stérilisé ou contrôle du poids, il est facile de choisir une bonne marque bien équilibrée). Et … le jeu sera un bon facteur d’équilibre et de forme. Il suffit de bien observer son chat pour savoir quel jouet il préfère, celui qui fait pouêt-pouêt, la plume au bout d’un bâton, la ficelle en délire, la boule de papier alu, le bouchon (de Champagne pour les chats un peu snobs) etc. N’oubliez pas la merveilleuse caisse en carton, dans laquelle il pourra se livrer à tous les travaux d’entretien de son mini-domicile, et, si vous voulez aller plus loin, la pose d’étagères, de tunnels, de passerelles, qui formeront un parkour (si, si, je confirme, avec un K, comme pour les garçons qu’ont voit se livrer à des tas d’acrobaties dans nos espaces urbains). Le chat restera jeune plus longtemps et mènera une vie bien plus heureuse.

La stérilisation, de fort peu de conséquences pour l’animal, n’aura que des côtés positifs, une plus longue vie, une meilleure santé, moins d’anxiété pour le chat et pour son maître. La stérilisation, c’est rompre la chaîne des naissances non désirées de milliers de chatons qu’on retrouve en refuge ou chez nos associations et, s’il restent livrés à eux-mêmes dans la rue, dont l’espérance de vie n’est que de trois ans en moyenne. Alors, si vous avez adopté un chat non stérilisé, lors de votre première visite chez le vétérinaire, écoutez le docteur, il vous proposera l’opération, il sait de quoi il parle. Ou passez par une association qui ne vous proposera que des chats stérilisés, tatoués, vaccinés. Que vous pourrez aimer longtemps.

L'équipe de La Voie Féline🐾